jeudi 3 octobre 2019

A une passante !


La rue assourdissante autour de moi hurlait
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet



Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais crispé comme un extravagant
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan 
La douleur qui fascine et le plaisir qui tue.
























Un éclair…puis la nuit ! – 
Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudain renaître
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?



Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être 
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais
Ô toi que j’eusse aimée,  ô toi qui le savais 

"A une passante" Charles Baudelaire 




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